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La Banque centrale européenne (BCE) poursuit résolument sa mission de lutte contre l'inflation et vient de relever ses taux d'intérêt pour la huitième fois consécutive.
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une nouvelle hausse de ses taux d'intérêt directeurs, marquant ainsi la huitième augmentation consécutive. Cette décision témoigne de la volonté de la BCE de lutter contre l'inflation qui continue de peser sur l'économie de la zone euro.
À partir du 21 juin 2023, les taux d'intérêt des opérations principales de refinancement, de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt passeront respectivement à 4%, 4,25% et 3,50%.
Cette remontée des taux d'intérêt est exceptionnelle et s'inscrit dans un cycle de normalisation du marché.
Depuis juillet 2022, la BCE a progressivement relevé ses taux pour mettre fin à une décennie de taux extrêmement bas, voire négatifs. Cette politique monétaire accommodante avait été mise en place en réponse aux crises successives traversées par la zone euro.
La hausse des taux d'intérêt de la BCE entraîne une augmentation du coût du crédit. Cette mesure vise à freiner l'inflation en rendant les emprunts plus coûteux.
Entre avril 2022 et avril 2023, les taux des prêts immobiliers de plus de 10 ans ont ainsi augmenté en moyenne de 1,6% à 3,1% dans la zone euro. Pour les entreprises, les taux des prêts à un an sont passés de 1,75% à 4,6%.
En France, l'impact de cette hausse des taux est moins prononcé que dans d'autres pays de la zone euro. Les conditions de prêt, notamment à long terme, restent relativement favorables. Cependant, le volume des prêts pourrait diminuer, marquant ainsi une normalisation du marché après des années d'exceptions.
La hausse des taux d'intérêt de la BCE vise à contenir l'inflation qui reste préoccupante.
Bien que l'inflation ait reculé à 6,1% en mai après avoir atteint 7% en avril, l'inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l'énergie, de l'alimentation, de l'alcool et du tabac, demeure élevée. De plus, avec l'augmentation des salaires et des bénéfices, le risque d'une spirale salaires-prix subsiste.
La Banque centrale européenne (BCE), contrairement à son homologue américaine, la Réserve fédérale américaine (Fed), est consciente des risques de stagflation pour l'économie européenne. Elle se caractérise par une croissance faible, voire négative, associée à une inflation persistante. Cette situation présente un défi majeur pour l'économie européenne, car elle limite les possibilités de stimuler la croissance tout en maintenant l'inflation sous contrôle. Il est donc essentiel pour la BCE de mettre en place des mesures appropriées pour stimuler la croissance économique tout en luttant contre l'inflation persistante.
L'objectif à long terme de la BCE est de maintenir une inflation autour de 2%. Cependant, malgré les remontées successives des taux d'intérêt, la politique monétaire de la BCE n'est pas encore pleinement restrictive. Les taux restent relativement bas par rapport aux normes passées, et la BCE n'envisage pas encore de mettre fin progressivement à son programme d'achats d'urgence liés à la pandémie.
La Banque centrale européenne (BCE) a relevé une nouvelle fois ses taux d'intérêt dans le but de lutter contre l'inflation.
Cette hausse des taux, qui se poursuit depuis plusieurs mois, traduit une volonté de normalisation du marché. Les conséquences économiques de cette mesure se font déjà sentir, avec une augmentation du coût du crédit pour les ménages et les entreprises. Cependant, la BCE reste préoccupée par l'inflation toujours élevée et ne prévoit pas encore de politique monétaire pleinement restrictive, une nouvelle hausse des taux en juillet demeure donc possible.