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Le 14 décembre 2023, le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de laisser inchangés ses trois taux d'intérêt directeurs. Cependant, il prévoit d'accélérer la normalisation de son bilan à partir du second semestre 2024.
Selon les dernières projections macroéconomiques de l'Eurosystème, l'inflation dans la zone euro devrait reculer progressivement en 2023 et 2024 avant de se rapprocher de l'objectif de 2% à moyen terme de la BCE en 2025. Plus précisément :
Par rapport aux précédentes projections de septembre, ces perspectives sont nettement revues à la baisse, reflétant le ralentissement plus rapide que prévu de l'inflation sous-jacente.
La transmission des hausses de taux passées à l'économie reste vigoureuse, freinant la demande et contribuant à la désinflation. Néanmoins, la croissance devrait rester positive. Après une période de modération à court terme, l'activité économique devrait rebondir sous l'effet de la hausse des revenus réels, de la reprise de la demande extérieure et de la résilience du marché du travail.
Ainsi, la croissance du PIB en volume devrait s'établir en moyenne à 0,6% en 2023, 0,8% en 2024 et 1,5% en 2025-2026.
Compte tenu de ces perspectives encourageantes sur l'inflation et la croissance, le Conseil des gouverneurs a jugé approprié de laisser ses taux directeurs inchangés lors de cette réunion.
Néanmoins, il considère que les taux se situent désormais à des niveaux suffisamment restrictifs pour assurer le retour rapide de l'inflation vers la cible de 2%. Ils devraient être maintenus à ces niveaux, voire relevés si nécessaire, aussi longtemps que requis pour remplir le mandat de stabilité des prix de la BCE.
Parallèlement, le Conseil des gouverneurs a décidé d'accélérer la normalisation du bilan de l'Eurosystème, gonflé par les programmes d'achats d'actifs de la dernière décennie.
Ainsi, au second semestre 2024, le rythme de réduction du portefeuille du programme d'achats d'urgence face à la pandémie (PEPP) passera de 0 à 7,5 milliards d'euros par mois. Les réinvestissements dans le cadre du PEPP prendront fin d'ici fin 2024.
Cette stratégie vise à renforcer la transmission de la politique monétaire à l'économie réelle par le canal des taux d'intérêt à plus long terme.
La BCE se tient prête à ajuster l'ensemble de ses instruments de politique monétaire si nécessaire. En particulier, l'instrument de protection de la transmission (TPI) reste disponible pour contrer d'éventuelles dynamiques de fragmentation financière au sein de la zone euro.
L'orientation accommodante des taux directeurs et la flexibilité du réinvestissement des titres du PEPP permettent également de parer à d'éventuels chocs économiques.
Ainsi, la BCE conserve toutes les options pour remplir son mandat de stabilité des prix, tout en soutenant la croissance économique.
La normalisation en cours demeure graduelle et fondée sur les données économiques. La BCE poursuit une stratégie équilibrée, adaptée à un environnement encore incertain.
La BCE confirme son approche flexible et fondée sur les données pour assurer la stabilité des prix tout en soutenant la reprise économique.